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Flower child about to bloom + Perséphone
Artémis




Flower child about to bloom
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☾☾ Dans les landes antiques, on voyait des nymphes dévaler les vallées. Elles étaient belles, on disait même que leur magnificence valait mille fois celle de la jolie Hélène. Combien ont été les curieux qui s'aventuraient, camouflés entre les feuillages, pour discerner dans le lac leur courbes nues ? Beaucoup trop pour être comptés. C'était une époque superbe, où Artémis n'avait d'yeux que pour ses biches, et ses suivantes. Toutes ravissantes, mais toutes promises à la virginité même, empêchant tout homme de venir ruiner leur croyances. Si elle l'avait pu, Artémis les aurait même caché dans un mont Olympien, pour que toutes les femmes de sa vie puissent vivre sans la crainte du danger masculin. Ce qu'elle craignait les hommes, et leur pouvoir. Pourquoi même avait-on eu besoin d'Aphrodite pour faire régner l'amour ? L'amour, quand il n'était pas familial, n'était qu'une tromperie, et elle le savait depuis sa naissance qui n'était dû qu'à l'infidélité de son père. Tromperies, tromperies... Peut-être que même Orion avait brisé ses promesses. Que pouvait-elle en savoir depuis qu'elle l'avait tué d'une flèche assassine? Tellement de regrets à trimbaler dans sa poitrine, la nuit était calme, et la lune brillait. Mais ses yeux étaient grand ouverts, à la recherche d'une lumière dans l'obscurité. Un souvenir auquel s'accrocher pour trouver le sommeil. Malheureuse, elle l'était depuis qu'Apollon était parti voyager en Europe et qu'elle se retrouva seule à la Nouvelle-Orléans. Non, pas seule dans une forêt divine. Non. Mais dans cette ville, où il faut se faire une place parmi des mortels empressés. Qui n'ont pas le temps de regretter. Elle, elle avait une éternité pour accumuler les remords. Elle pourrait en écrire des histoires pour consoler son coeur, mais lorsqu'elle repense aux nymphes disparues et aux idylles passées, celui-ci se serre d'un coup net. Incapable de battre pendant une seconde, l'instant de ravaler ses larmes. Malheureuse, elle l'était. Oui. Renfrognée sous sa couette, avec pour seule compagnie; sa télé et sa tisane. Il fallait se reprendre en main.

« Apo ?
- Oui, tu vas bien ? Je suis à Berlin, c'est génial, ils sont tous mer-
- C'est très bien. Mais tu me manques. Quand reviens-tu?  
- Quelques jours, quelques semaines... Ecoute, tu devrais te balader. Penser à autre chose. Tiens, tu n'as qu'à te chercher des fleurs; Tu adores ça, tu te souviens ? Je rentre bientôt.
». Il coupa leur connexion télépathe alors que des voix allemandes semblaient le perturber. Des roucoulades sensuelles à la deutsche, voilà ce qui l'amusait pendant qu'Artémis s'ennuyait à mourir lorsqu'elle n'était pas au zoo. Il lui parut qu'uniquement les animaux sauvages furent capables de l'écouter, ainsi, elle passait la plupart de son temps dans la cage aux téléphones, ou entourée de loups, à maudire la Nouvelle-Orléans, son histoire, et ses habitants. Espérant que ce cirque prendrait fin pour retourner en Grèce Antique. Le rêve... Mais, les longues tuniques blanches et les sacrifices étaient révolus. Poussière, et poussière. Il ne restait que des ruines d'années de culte, et d'existence. Alors qu'Apollon l'avait laissé sur ces quelques recommandations, elle avait finalement décidé de suivre ses conseils, et quittait doucement les biches après leur avoir servi des gamelles. Elle se rendit donc dans la première boutique de fleuristes qui croisa son chemin, alors qu'elle flânait rêveusement dans la rue. Inévitable collision devant cette vitrine de roses et tournesols. Apollon la tuerait si elle n'osait pas entrer pour s'acheter de pâles orchidées.

Ding. Dong. La sonnette annonça la nouvelle cliente, qui se triturait l'une de ses longues mèches blondes en observant les alentours. Tous ces parfums, mêlés l'un à l'autre, lui donnaient l'impression fort agréable de se retrouver dans sa forêt, jadis. Quand l'innocence avait encore une odeur, c'était celle-ci. Cela faisait bien longtemps qu'Artémis n'avait pas trouvé en un lieu un sentiment de foyer, et d'appartenance. Mais pire. Bien pire que ça. Cet endroit, si on le flairait, semblait bel et bien être l'abri d'un divin. D'une divinité, qu'Artémis eut même bien connu il y a de ça des milliers d'années. Perséphone. Sa gorge se noua, tandis que dans sa tête se bousculaient les mots, les syllabes et les lettres tentant de former une phrase à déverser lorsque la rencontre serait inévitable. Malgré un large vocabulaire, rien. Rien à dire car rien à ressentir. Ou peut-être trop. Oui, c'était trop. Trop de choses qui s'évaporaient, des sentiments qui naissaient pour faner à la vitesse d'une marguerite fraîchement coupée, tout était là. Dans l'air. Comme une atmosphère pesante, qui venait d'un coup de s'installer. On suffoquait devant ce mélange incohérent de nostalgie, regrets, avenir, passé, rancune et tendresse. Elle voulut s'échapper d'ici avant même que la réalité ne la rattrape. Cependant, en se retournant d'un coup sec, elle tomba nez à nez face à celle dont elle aurait préféré se cacher. Artémis eut un soupir. Avant de lui offrir un timide sourire. « Donc tu travailles ici..., elle ne sut quoi dire. Cela faisait tellement d'années que le silence avait gagné leur amitié. Les clients qui fouinaient dans les rayons voisins furent l'intime conviction que cette discussion ne pourrait pas avoir lieu ici. Il y a un endroit où on peut discuter..? Enfin, si tu le veux bien. ». Elle était si délicate, Perséphone. Si belle. Artémis et sa rancune semblaient alors inappropriées, en dépit de son habituelle sévérité. Elle ne pouvait s'empêcher de lui sourire tristement. Affrontant alors leur triste histoire.

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Perséphone


Flower child about to bloom

Perséphone & Artémis

◊ ◊ ◊

« KORÉ ! » Le hurlement la réveillé en sursaut. Encore un songe étrange ... Elle en a depuis quelques temps, ils sont tous presque similaires. Dans la nuit, elle ne voit presque rien ... Puis une ombre, étrangement ressemblante à celle d'un titan, s'approche d'elle doucement et elle entend plusieurs voix hurler son ancien prénom. Elle soupire, se tournant vers son époux, endormie. Il y a quelques jours, ils ont eu une discussion qui a soulagé la Déesse. En effet, depuis quelques temps, elle pensait à avoir un enfant, offrir une descendance à Hadès ... Mais elle ne savait pas comment lui en parler car elle avait peur. Mais il avait été d'une telle douceur, révélant alors qu'il ne voyait pas une autre Déesse mère de ses enfants. Rassurée, ça ne l'empêchait pas de faire ses mauvais songes. Caressant la joue d'Hadès, elle l'embrasse sur le front avant de se levé. Elle prépare le petit déjeuner de son mari avant d'aller s'habiller et de sortir, direction son magasin de fleurs.

Le Magasin n'est pas grand ni même extraordinaire mais les fleurs ainsi que les plantes sont les maitresses des lieux. Des plantes grimpantes s'élevent dans la boutique, les fleurs libèrent des parfums envoutants. C'est son petit paradis. Enfin, pas vraiment. Car son vrai Paradis, c'est dans les bras d'Hadès. Le sourire aux lèvres, elle conseille un jeune homme sur le cadeau parfait pour sa petite-amie ... Quand elle le ressent. Ce parfum Divin. Ce parfum qu'elle n'avait pas ressentit depuis longtemps. Tournant sa tête, elle remarque des cheveux blonds qui passent. Elle s'excuse auprès du jeune homme et elle se dirige vers la personne qui vient d'arrivé. Quand elle se retourne, voilà qu'elle est face à une personne qu'elle n'avait pas vu depuis bien longtemps.

« Artémis ... » Murmure-t-elle.

Elle n'avait pas vu Artémis depuis ... Son enlévement et sa décision d'être l'épouse d'Hadès. Artémis avait tout fait pour dissuader Perséphone de rester avec le Dieu des Enfers. Protectrice, elle avait voulu préservé la Déesse de la froideur et l'horreur des Enfers, mais Perséphone à prit sa décision et Artémis avait mal prit son choix, coupant tout contact avec elle ... Ce qui avait énormément attristé la jeune fille. Quand elle lui demande si elle a un endroit pour pouvoir parler, Perséphone lui offre un sourire tendre.

« Bien sur. Viens, suis-moi. » Lui dit-elle, l'entraînant par la main vers l'arrière boutique. Une fois seules, Perséphone sourit à nouveau. « Tu as l'air d'aller bien. »

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Artémis




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☾☾ Un murmure entre ses lèvres. C'est tout ce qu'il fallait pour tomber amoureux de la délicatesse si propre à Perséphone. Elle comprenait bien ce qu'Hadès dans son gouffre des Enfers avait trouvé de charmant et merveilleux dans la demoiselle; il y avait trouvé la source de la vie. Celle où l'on rit, pleure, celle où les sentiments sont en cascade et où son rictus embarrassé vaut le bonheur de nager dans la mer, loin de tout problème, de toute réalité. Perséphone qui lui rappelait son nom, comme un coup de fouet à l'arrière du crâne pour qu'Artémis se souvienne de tout. De leurs souvenirs, de leur amitié ensevelie sous des ruines, de la voix suave de la déesse, de son regard berceur et de son parfum d'innocence. Perséphone, putain. Perséphone, pourquoi n'as-tu pas changé ? Pourquoi le printemps s'est éteint à la minute où tu dis à oui à cet arrogant ? Perséphone, le délice de ta candeur reviendra-t-il un jour étreindre mon corps fébrile ? Elle chassa toutes ses pensées, se contentant de hocher de la tête pour affirmer qu'elle était bien là, devant ses yeux ébahis, entre les jonquilles et les pivoines. Elle garda son nez légèrement aquilin, pointé vers ses escarpins noirs, n'osant à peine affronter ce visage angélique. Tant de regrets en une éternité d'existence. Certes, Artémis gardait une rancune amère quant à la décision de la déesse, mais... Encore une fois, sa punition lui semblait aujourd'hui désuette et inclémente. Tout ce qu'avait prôné Perséphone, c'était un sentiment amoureux. Comment l'en blâmer aujourd'hui quand Artémis elle même avait été aveuglée par cette passion obscène..?

« Bien sur. Viens, suis-moi. ». Et voilà que Perséphone s'empressait de lui prendre la main pour l'entraîner derrière jusqu'à l'arrière boutique. Sans la moindre once de gêne, ou d'hésitation. Le premier contact depuis des millénaires. Et des millénaires d'un silence sombre, cruel et courroucé. Mais, en saisissant sa main, c'est comme si toutes ces années perdues venaient de s'évaporer, n'ayant plus d'importance que ce moment présent. Elles atteignirent donc l'arrière boutique où finalement personne ne serait là pour les écouter, observer ou juger. Si Hadès voyait ça, il serait peut-être furieux. Ou ravi pour son épouse ? Artémis ne savait même plus quoi penser de son oncle. C'était enterré, dans sa poitrine, tout ce ressentiment. Elle était tellement secouée, et ne trouvait aucun mot, cette situation lui faisait tant de mal. Tempête intrinsèque pour ne pas mourir d'angoisse, de honte, et de chagrin. Elle retenait tout, comme elle pouvait dans sa poitrine fébrile avec ses émotions si grandes qu'elles s'échoueraient comme des vagues sur un rocher dans un bruit phénoménal. Et il y eut sa voix. Encore une fois.« Tu as l'air d'aller bien. »

Un temps. Artémis leva les yeux au ciel, tentant désespérément de masquer toute larme qui apparaîtrait scintillante entre ses cils. Elle inspira une bonne fois pour toutes, ravalant tout début de sanglot.« Bien ? J'ai l'air d'aller bien ? », demanda-t-elle en se tournant d'un tremblotement frénétique vers Perséphone. Elle passa vigoureusement ses mains contre son visage avant de la regarder droit dans les yeux. « Ce monde est horrible. Ignoble. Sans valeur, sans principe. J'ai l'impression de n'avoir pas ma place ici. », affirma-t-elle en sentant des trémolos dans sa voix bientôt chevrotante. Elle se calma de nouveau, et s'asseyant sur la chaise qui était à sa disposition, elle lâcha dans un soupir: « Tu m'as manqué... Et toi, Perséphone. Tu vas bien ? », sa question s'effaçait en un sourire affectueux. Un sourire pour se remonter le moral, voilà ce qui lui restait pour ne pas sombrer dans une tristesse infinie. Un sourire pour ne pas perdre sa face devant Perséphone. Un sourire parce qu'elle était là, à présent.

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Perséphone


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Perséphone & Artémis

◊ ◊ ◊

Non bien sur ... Elle n'allait pas bien. Du moins, pas en elle. Elle semblait en parfaite santé, ne pas manquer de rien même. Pas comme Kukulcàn. Mais au fond, Perséphone voyait bien qu'Artémis n'allait pas bien et cette dernière lui confirma ... Et cela brise le coeur de la jeune fille de voir celle qui fut son amie, sa soeur ainsi, dans le déséspoir total ... Voilà pourquoi Hadès se préocupe d'Aphrodite, elle le comprend à présent ... Artémis se retient de pleurer, elle le voit bien, passant sa main sur son visage pour se calmer. Mais l'horrible vérité, la vision du monde qu'elle ne voit pas sort de la bouche d'Artémis. Cette dernière à l'impression de ne pas avoir sa place ici. Assise, en face de la Déesse du Printemps et des Enfers, elle lui demande alors si elle va bien après lui avoir avoué qu'elle lui avait manqué. Perséphone se place à genoux, remontant un peu sa robe pour se mettre devant la Déesse.

« Ma Douce Artémis. Tu as ta place ici. Tu l'as toujours eu. Tu ne l'as simplement pas trouver. Les hommes sont cruels, ils l'ont toujours été. Mais nous vivons. Nous sommes vivants. Tu te dois de vivre, c'est ce qu'Orion aurait voulu. » Dit-elle dans un sourire tendre. « Moi je vais bien, très bien même. Je peux voir ma Mère et mon époux en même temps, je peux m'occuper de mes fleurs. Et, un jour, je pourrais offrir la vie à un enfant. »

Ce qu'Artémis ne sait pas, c'est que Perséphone à prit soin de l'âme d'Orion. Il dort paisiblement, sans souffrir. Ce fut la seule requête qu'elle avait eu auprès de son époux qui ne pu refuser. Alors la Déesse avait prit soin d'Orion, l'emmenant elle-même à son repos éternel. Et c'est dans un sourire que l'âme avait révélé à Perséphone quelque chose qu'elle n'a jamais pu dire à Artémis tant cette dernière ne lui avait pas laisser le temps.

« Artémis, je t'en prie. Sèche les larmes de ton coeur. Tu est bien plus belle avec un vrai sourire. Oublions le passé, veux-tu ? J'ai quelque chose à te révélé ... A son arrivé en Enfer, je me suis occupé d'Orion. Hadès m'a laisser le faire. Il n'a jamais donc souffert. Je suis aller le chercher, Charon ne lui a même pas demander de pièce. Et avant de s'endormir paisiblement, il m'a raconter ce qui c'était passer. Il ne t'en veux pas, il n'aurait jamais pu. »

Cette chose est difficile à dire ... Mais elle lui doit cette révélation. Artémis à trop souffert. Perséphone savait ce qu'était l'amour. Elle savait aussi qu'elle ne pourrait jamais vivre sans Hadès à ses côtés. L'unique raison de sa longue existence, l'unique amour de sa vie. Si jamais un jour elle le perdait, elle irait donner son âme à Cerbère, préférant mourir que ressentir autant de souffrance. Elle admirait alors Artémis qui avait survécu mais elle savait aussi que la Déesse perdrait un jour cette lutte interne. Alors, elle devait lui dire, lui passer cette baume au coeur pour l'appaiser.

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Artémis




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☾☾ L'orgueil, le plus lourd fardeau des dieux. Toujours, dans leur bras, sur leur dos, ou pire coincé dans leur sourire vengeur. Il n'y avait rien de plus hostile, de plus cruel, de plus amer à ramasser que cet ego là qui voulait s'imposer, devenir inoubliable sur la terre qui elle, ne pensait qu'à oublier. Oublier, toujours oublier. C'était devenu presque un code sociétal, une obligation moderne. Pour aller de l'avant, les mortels se posaient avec un Chardonnay, une comédie romantique aussi abrutissante qu'attachante, et essayaient d'oublier. Il y avait plusieurs façons d'oublier; boire, fumer, sniffer, pleurer, coucher. Rien, rien de tout ça n'était possible pour les divinités et leur orgueil. Il n'y avait pas d'échappatoire à la mémoire, et les souvenirs étaient des flèches que même la plus talentueuse des chasseresses ne saurait esquiver. Nietzsche disait que l'oubli était cet organe vital à l'Homme. Et pour le dieu ? Y a-t-il même quelque chose de vital si ce n'est de pas sombrer dans la folie ? Le seul ennemi de la vie divine, c'est sa propre vie. Ses propres songes, ses propres poings qui se serrent, ses propres paupières qui ne se ferment plus, et ce chemin vicieux qui le pousse à crever. Et malgré un désespoir qui se lisait à la fébrilité de son corps, Artémis n'avait jamais pensé à l'éventualité du suicide. Pas même à la mort d'Orion. Souffrir, se courber l'échine sous la douleur, oui, elle désirait s'infliger toutes les autorités du châtiment qu'elle pensait mériter. Mais, jamais mourir. Le ciel l'avait fait déesse, choisie, élue. Elle ne trahirait jamais les étoiles qui l'avaient trouvé.

« Les hommes sont cruels, ils l'ont toujours été. Mais nous vivons. Nous sommes vivants. Tu te dois de vivre, c'est ce qu'Orion aurait voulu. » Trop de choses, trop de lettres qui se bousculent pour former des phrases pleine d'amour, et de sensibilité. Elle eut un maigre sourire, voire rachitique, quand son amie lui déclarait tout ça. Orion ? Que savait-elle même des pensées d'Orion ? Qui encore vivant pouvait oser parler de sa mort dans les constellations ? Peut-être qu'Orion aurait préféré la voir succomber. Il lui aurait craché à la gueule, alors qu'ils auraient été deux sur la barque de Charon et tout leur amour n'aurait résulté qu'en une haine profonde. Peut-être qu'Orion, caché derrière les astres, lui en voulait. Terriblement. Perséphone, elle, semblait s'être accoutumée à la vie d'une mortelle. Cela était sûrement plus facile à vivre que d'errer dans les Enfers où la mort devait être poisseuse et l'ambiance obscure. Rien qui ne corresponde à la gracieuse déesse. Un enfant ? Pensait-elle même à ces choses là..? Cette vie semblait être celle que Perséphone avait toujours attendu, loin des contraintes divines, loin de tout préjugé. Une nouvelle vie, voilà la pomme qu'elle croquait à pleine dents. Et si Artémis peinait encore à y croire, elle ne put réfréner sa joie. Perséphone, possible maman ? Perséphone, heureuse. Un sourire naquit sur les lèvres de la chaste divine, tandis que son interlocutrice lui rappelait de sa bienveillance habituelle à quel point ce rictus embellissait son visage attristé.

« J'ai quelque chose à te révéler... ». Son visage s'illumina, étrangement, craignant toute surprise ou confession qui condamnerait à jamais leur amitié. Tandis que Perséphone gisait à genoux, levant le bout de son nez pour la fixer, les yeux dans les yeux. Toujours pour les plus importantes déclarations. « Et avant de s'endormir paisiblement, il m'a raconter ce qui c'était passer. Il ne t'en veux pas, il n'aurait jamais pu. » conclut la brunette, en tentant de rassurer Artémis. Elle secoua la tête de haut en bas, lentement, assimilant davantage à chaque hochement toutes les informations que Perséphone venait de lui confier. « Je m'en veux chaque nuit, tu sais. Dès que les étoiles apparaissent, je l'imagine. Quand j'ai métamorphosé ce qu'il me restait de lui en constellation, c'était si égoïste... Je voulais le voir toutes les nuits. Briller à côté de la lune. Comme si nous nous tenions encore la main. Mais, c'est de ma faute. Tout. Parfois, je me dis que je ne devrais pas regarder le ciel. Je ne mérite pas de le revoir., Artémis pleura de plus belle, ce qui n'était pourtant guère dans ses habitudes. A mesure qu'elle se calmait, elle prit la main de Perséphone alors sur ses genoux, l'étreignant d'une forte chaleur. Merci d'avoir fait ça. Je ne le méritais peut-être pas, mais lui, si. »

Elle lâcha finalement la main de son amie, et retrouvait ses états de pure conscience où l'émotion, enfin, ne pourrait plus la submerger. La vague venait donc de s'échouer. Oublier ? Jamais. Mais Perséphone venait de donner une toute autre fragrance délicieuse à ce souvenir; celle de la paix. De la rédemption. Elle oserait désormais regarder le ciel, et la constellation d'Orion sans jamais penser qu'il l'en accuserait. Elle se leva de son siège et alors, qu'elle s'adossait maintenant à un mur, elle croisa les bras tout en se remémorant: « Quand j'étais petite, j'ai demandé à papa de rester chaste pour toujours. Parce que j'avais peur d'en souffrir un jour. Rester chaste, et éloignée dans ma forêt, ça me donnait tous les pouvoirs. Je n'avais rien à craindre, pas même l'amour. ». Néanmoins, elle l'avait tant craint cette idée de l'amour. Tellement effrayant qu'était ce concept même. « Je suis désolée d'avoir jugé ton choix avec Hadès. Ce n'était pas de mon recours... J'avais juste tellement peur pour toi. » finit-elle par admettre en affichant sa culpabilité de ses sourcils froncés. Pardon, pardon. N'oublie pas, les dieux n'oublient jamais. Mais pardonne-moi. 

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