Tout commençait dans un monde où il n’y avait absolument rien. Puis, je naquis en garçon serpent dans une grotte avec ma sœur. Celle-ci s’occupait de moi. En grandissant, je devenais de plus en plus gros, voire beaucoup trop. Il était évident que j’étais le Serpent à plumes. Ma pauvre sœur n’arrivait plus à me nourrir. Je finissais par en sortir pour plonger dans l’océan provoquant un tremblement de terre. J’y restais pendant un très long moment.

Je suis l’un des pères créateurs avec Tepeu. Il faut savoir que l’un de mes premiers noms était Gucumatz soit bien avant Kukulcán. Alors que j’étais une embarcation à plume qui traversait l’océan. Nous deux, décidèrent donc de créer la Terre, la faune et la flore. Juste en criant « Terre » celle-ci fut créée. Puis, ensuite les mortels. Nos eurent plusieurs tentatives qui se soldèrent par des échecs. La solution à notre épineux problème vint des épis de Maïs. C’était ainsi que la civilisation maya fut créée en partie. En redescendant dans le monde souterrain (les Cenotes) que j’offrais mon sang sur des ossements pour leur offrir la vie.

Les premiers mortels foulèrent notre création. En échange de ce cadeau que nous leur avions offert. Ceux-ci pratiquèrent des sacrifices humains pour nous remercier de leur création, c’est la source de notre puissance. Mais aussi pour une tout autre raison. Le sang des mortels leur permettait de passer par le monde souterrain pour obtenir nos faveurs ou pouvoirs magiques.

Mon influence dépassait largement nos frontières jusqu’en territoire Aztèque. D’après eux, je suis également leur créateur, sous le nom de Quetzalcóatl. Nous partageons beaucoup de ressemblance avec tout de même des différences notables. Encore aujourd’hui, les mortels ne se sont pas mis d’accord là-dessus, pour savoir s’il s’agit bien de moi ou non.

Il y avait eu plusieurs fins du monde, mais pas comme l’entendent les autres mortels. C’était une fin et une renaissance, un nouveau cycle. À chaque fois, je retournais dans l’océan, puis revenait à chaque fin pour renaître.

Tout semblait bien se passer jusqu’à l’arrivée d’étranges mortels à la peau blanche. C’est à partir de là que les choses ont commencées à se gâter. Les intentions de ses nouveaux venus étaient tout sauf amicales. Ils étaient obsédés par l’or. Ils commençaient alors à massacrer ce que Tepeu et moi avions créé. Toutes les divinités de notre panthéon avions tout tenté pour éviter la destruction totale des mortels sous notre « responsabilité ». Malheureusement, ce fut une très grosse désillusion. C’est vers la fin que le nom de Kukulcán me fut donné. Je retournais donc dans l’océan et on n’entendait plus jamais parler de moi.

Les millénaires s’étaient écoulés depuis la disparition des hommes que nous avions créée. La civilisation maya n’était plus. Bien qu’il y eût tout de même des descendants de ceux-ci encore en vie en Amérique latine et ailleurs dans le monde. Il ne restait que les vestiges immatériels disséminés à travers la jungle. Souvenir… De nos gloires passées…

Lors de la dernière fin du Monde, j’étais revenu de l’océan pour le nouveau cycle. J’étais resté dans la cité de Chichén Itzá. Je devais désormais, prendre l’apparence d’un mortel pour survivre. Malheureusement, pour moi… Le folklore avait décidé pour une raison que j’ignorais, de me considérer comme étant un Dieu monstrueux et mauvais. Sûrement à cause des sacrifices humains qui étaient pratiqués autrefois et que je regrette, je vous l’accorde. Il était désormais interdis de le faire et mettait en péril mon existence... Sans parler qu'on m'a pratiquement oublié, sauf dans le folklore et dans de rare cérémonie pour épater les touristes.

Me servant de mon pouvoir solaire, je me transformais donc en homme à la peau légèrement rosée. Je quittais Chichén Itzá pour aller vivre une nouvelle existence parmi les mortels. Je restais pendant un long moment dans le Yucatán. C’est là que je me rendais compte que la vie au Mexique était très dangereuse, même plus que lorsque je régnais. Les trafiquants de drogue et les guerres de gang avaient largement remplacé les guerres entre les différentes tribus mayas et leurs voisins…

Je devais m’adapter à cette nouvelle vie. Ne plus être considéré comme étant un Dieu, mais un simple mortel du nom de Pedro Dominguez, écrivain. Je n'étais plus qu'un homme à l'esprit torturé. Oublié et humilié. J’avais eu vent d’autres civilisations, je me suis donc mis en tête de voyager à travers ce vaste monde...